Record de chaleur
Du 16 au 18 mars 2022, l’Antarctique de l’Est a connu une "vague de chaleur" sans précédent, les températures sur le plateau antarctique, situé en altitude, dépassant de 30 à 45 °C la moyenne de saisonnière de mars. A cette période, l’Antarctique entre normalement dans l’hiver mais ces températures extrêmes ont rivalisé avec les températures maximales observées au plus fort de l’été. Pendant et peu après l’événement, des chutes de neige relativement abondantes ont été observées sur le plateau antarctique, de fortes précipitations et une fonte (modeste) ont été observées le long des régions côtières de la terre de Wilkes et de la Terre Adélie. Enfin une partie de la petite plate-forme de glace « Conger » s’est effondrée laissant penser à l’existence d’une relation de cause à effet. Compte tenu de l’ampleur de l’événement, les températures ayant dépassées les précédents records de température sur une grande partie de l’Antarctique de l’Est, cette période de chaleur a suscité l’intérêt de la communauté scientifique.
Rapidement, les regards se sont tournés vers l’existence d’une rivière atmosphérique très longue et très intense, qui a frappé les côtes de la terre de Wilkes le 14 mars puis a continué d’apporter d’énormes quantité d’humidité et de chaleur vers l’intérieur de l’Antarctique. Les images satellites et les sorties de réanalyses climatiques sont sans équivoque : un intense blocage atmosphérique a empêché la circulation d’intenses dépressions extratropicales, qui d’habitude tournent autour du continent. Cette fois, une grande quantité d’humidité en provenance des régions subtropicales a été transporté en un temps record vers le continent ou la condensation des masses d’air, par dégagement de chaleur latente, a amplifié le réchauffement des masses d’air. Tout était présent pour produire une rivière atmosphérique « explosive », et les records sont là pour l’attester.
Mis à jour le 18 août 2022